Les seuils de déclaration : expédier sans formalités, c’est possible ?
Maintenant, entrons dans le vif du sujet : pouvez-vous envoyer une batterie lithium sans établir une déclaration de marchandises dangereuses ? La réponse dépend essentiellement de trois paramètres : le type de batterie, la quantité expédiée et la manière dont elle est conditionnée (seule, avec l’équipement, ou contenue dans l’équipement). En général, pour les batteries lithium-ion de moins de 100 Wh, contenues dans un seul appareil, il existe la fameuse “Section II” ou “Section IB” dans la nomenclature IATA, qui offre un régime d’exception si le colis répond à toutes les exigences d’emballage et d’étiquetage. Concrètement, cela signifie que vous n’avez pas besoin d’établir une déclaration de marchandises dangereuses classique, à condition que chaque colis respecte parfaitement les consignes (limite de poids par batterie, étiquettes appropriées, etc.).
Les transporteurs peuvent toutefois imposer des restrictions internes plus strictes. On voit ainsi des entreprises de messagerie refuser tout simplement l’envoi de batteries “nues” ou exiger que la batterie soit transmise uniquement si elle est installée dans l’appareil. De plus, lorsque vous expédiez plusieurs batteries ensemble, les limites quantitatives peuvent être vite atteintes, et vous basculez dans la catégorie nécessitant une déclaration complète (Section I). En bref, si vous restez dans des configurations basiques (par exemple un smartphone d’origine, batterie déjà installée, puissance inférieure à 100 Wh, emballage d’origine), vous pouvez souvent éviter la déclaration spécifique. Cependant, cela demande de bien préparer votre envoi, histoire de ne pas dépasser ces seuils et de cocher les cases imposées par la réglementation. Voilà pour la théorie. Mais concrètement, comment s’y retrouver sur le terrain ?
Les pratiques recommandées pour rester en dessous des seuils
Si vous souhaitez minimiser vos tracas administratifs, l’idéal est de vérifier que chaque batterie n’excède pas la puissance maximale autorisée (100 Wh pour la plupart des envois grand public) et qu’elle se trouve bien intégrée dans l’appareil. Par exemple, si vous envoyez un ordinateur portable avec sa batterie interne intacte, accompagnée éventuellement d’un adaptateur secteur, vous pouvez souvent passer sans déclaration spécifique, à condition de respecter un emballage correct et l’étiquette lithium. Mais attention, si vous ajoutez à la commande une seconde batterie de rechange dans le même colis, vous pourriez dépasser la limite, selon les règles du transporteur. Dans ce cas, vous devrez produire une déclaration sur le type de marchandises dangereuses, et c’est nettement plus contraignant.
Certaines compagnies acceptent aussi l’envoi d’un nombre limité d’articles par carton. Cela peut être 2 ou 4 batteries maximum, selon la puissance et la catégorie. Au-delà, non seulement une déclaration peut s’imposer, mais vous devrez éventuellement respecter un programme de formation en transport de marchandises dangereuses pour votre personnel, ou faire appel à un prestataire spécialisé. Cela peut représenter un coût non négligeable. Bien sûr, le côté “pratique” disparaît vite quand on se retrouve à remplir des documents longs comme le bras, alors qu’on pensait faire un simple colis. D’où l’intérêt d’anticiper, d’étudier précisément votre flux logistique et, si besoin, de séparer vos envois en plusieurs petits lots. Tout est question de compromis entre la gestion interne, les coûts de transport et le respect des impératifs du client qui attend sa commande !